Les cicatrices sont souvent perçues comme des marques indélébiles, souvenirs visibles d'une blessure ou d'une opération. Pour beaucoup, elles peuvent être une source de complexe, d'autant plus lorsqu'elles sont prononcées. Mais la peau a une incroyable capacité à se régénérer, et le collagène joue un rôle clé dans ce processus. Peut-il vraiment aider à atténuer les cicatrices ? Et si oui, comment l'utiliser efficacement ?
Le collagène : un allié indispensable de la peau
Le collagène est une protéine naturellement présente dans notre corps. C'est lui qui assure la fermeté, l'élasticité et la résistance de la peau. Avec l'âge, ou suite à une blessure, sa production diminue, ce qui peut ralentir le processus de cicatrisation et rendre les cicatrices plus visibles.
Comment la peau cicatrise-t-elle ?
Lorsque la peau est blessée, elle passe par trois grandes étapes pour se réparer :
- L'inflammation (0-4 jours) : C'est la première réaction du corps. Il envoie des cellules immunitaires sur la zone touchée pour lutter contre les infections et enclencher la réparation.
- La prolifération (4-21 jours) : Les fibroblastes entrent en jeu et commencent à produire du collagène de type III, une forme plus souple qui comble la plaie.
- Le remodelage (21 jours à plusieurs mois) : Le collagène de type III est remplacé progressivement par du collagène de type I, plus robuste. La cicatrice s'affine, mais elle ne retrouve jamais totalement l'aspect initial de la peau.
L'application externe du collagène : un vrai plus ?
Les pansements enrichis en collagène ont prouvé leur efficacité dans le traitement des plaies, notamment pour accélérer la formation de nouveaux tissus. Leur structure imite celle de la matrice extracellulaire, offrant un environnement favorable à la cicatrisation.
Dans une étude menée sur des patients souffrant d'ulcères chroniques, l'utilisation de gels de collagène a permis une guérison complète dans 80 % des cas en moins de deux mois. Ces résultats sont encourageants, notamment pour les personnes ayant des plaies difficiles à cicatriser.
La supplémentation en collagène : une bonne idée ?
Outre l'application locale, prendre du collagène sous forme de compléments peut aussi être une stratégie intéressante. Une étude sur 31 patients brûlés a montré que ceux qui prenaient du collagène hydrolysé voyaient leurs plaies cicatriser plus rapidement que ceux sous placebo.
D'autres recherches, notamment sur des animaux, indiquent que le collagène extrait du poisson (comme celui du Tilapia du Nil) stimule la production de facteurs de croissance, accélérant ainsi la réparation des tissus.
Le collagène peut-il faire disparaître une cicatrice déjà formée ?
Si le collagène aide la peau à bien cicatriser, il ne fait malheureusement pas de miracle sur les cicatrices anciennes. Une fois qu'une cicatrice est installée, il est difficile de la faire disparaître complètement. Certains traitements, comme les lasers ou le microneedling, peuvent améliorer leur apparence, mais l'effet du collagène seul reste limité.
D'ailleurs, une production excessive de collagène peut mener à des cicatrices hypertrophiques ou des chéloïdes, qui sont des formations fibreuses trop épaisses et inesthétiques.
L'importance de l'alimentation
La qualité de la cicatrisation ne dépend pas uniquement du collagène. Une alimentation équilibrée et riche en nutriments essentiels joue également un rôle clé :
- Vitamine C : Indispensable à la synthèse du collagène.
- Zinc : Accélère la régénération cellulaire.
- Acides aminés (proline, glycine, hydroxyproline) : Aident à la formation du collagène.
- Acide hyaluronique : Hydrate et favorise la réparation cutanée.
Conclusion
Le collagène joue un rôle essentiel dans la cicatrisation, que ce soit sous forme de pansements ou de compléments alimentaires. S'il est très efficace pour améliorer la réparation des tissus, son effet sur les cicatrices anciennes reste limité. Pour une cicatrisation optimale, il est préférable d'associer un bon apport en nutriments à des soins adaptés.
Sources
- ASSAR D. & al., BMC Veterinary Research (2020)
- HOSSEINZADEH-ATTAR M. & al., Burns (2020)
- BATHIA A. & al., Podiatry Management (2014)
- Jingjing Chen & al., Food Function (2017)
- Pilcher BK & al., J Cell Biol (1997)